[RP Terminé] Une rencontre entre deux coloc' [feat Mizaki Naokata]

Ai ouvra les yeux, avant de les renfermer aussitôt, éblouie par la forte lumière émanant de la fenêtre située devant elle. Le soleil. Un coin de ciel turquoise. Les contours de ladite fenêtre. Une tapisserie beige. Ses yeux voyaient à peu près clair désormais, aussi elle essaya de se relever. Sans succès. Elle vérifia d'un rapide coup d'oeil qu'elle n'était pas enchaînée. Non. Alors pourquoi ne pouvait-elle rien faire avec son corps? Était-elle paralysée? Elle pouvait bouger la tête, mais elle ne sentait toujours pas ses membres, comme s'ils n'existaient pas. On devait sans doute l'avoir endormie quelques heures plus tôt. Mais pourquoi? Elle se souvenait qu'un homme était venu pour lui faire faire une sorte de test, cependant il n'avait pas précisé ni pourquoi ni de quel genre de test il s'agissait. Après... après... il n'y avait rien. Un noir, un vide dans sa mémoire. Ce devait être à ce moment-là qu'elle avait été endormie. Par qui? L'homme? Mais pourquoi aurait-il fait une telle chose? Il était bien de l'administration puisqu'il avait pris ses papiers...

Après quelques tentatives pour se relever, Ai soupira, vaincue. Elle renversa sa tête sur l'oreiller et respira profondément. Il ne servait à rien de se poser ces questions maintenant. Elle n'aurait de toute évidence aucune réponse immédiate. Elle repensa soudainement à sa famille, ses amis. Que devaient-ils penser de son absence? Elle ne les avait averti de rien, jugeant plus que très peu probable qu'elle rejoigne cette école. Ses parents, en revanche, savaient qu'elle était dans un pensionnat et ne devaient donc pas trop s'inquiéter pour le moment. Elle n'aura qu'à leur faire croire qu'elle est bien là où elle devrait être, pour ne pas les inquiéter eux aussi.

La jeune fille ressentit des picotements dans les mains, signe que le sang circulait à nouveau. Elle essaya de bouger ses doigts. Oui! Elle pouvait les bouger! Maintenant, les picotements commençaient à se globaliser sur l'ensemble de son corps. L'anéstésie n'allait plus durer longtemps à présent. Elle retrouvait l'usage de ses membres les uns après les autres, et au bout d'un moment elle ne sentit plus aucun picotement. Pouvait-elle se lever? En un instant elle se retrouva assise sur le lit, à deux doigts de tomber tellement elle avait prit une grande impulsion. Elle se retint de justesse grâce à ses mains accrochées au drap. Enfin! Ayant une vision plus dégagée de son environnement, elle scruta ce qui était autour d'elle.

L'endroit où elle se trouvait était une chambre, au tons plutôt clairs, tout juste meublée et tapissée. Il n'y avait rien d'autre que des meubles. Aucun tableau. Aucune décoration. Le propriétaire de cette pièce devait être bien dépressif. Ai se cogna le front. Elle était bête! La pièce dans laquelle elle se trouvait devait être sa chambre au sein de l'école, rien de plus! L'absence de toute touche personnalisée était donc tout à fait normale. Elle ria silencieusement de sa bêtise. Ce que son cerveau pouvait être long par moment...

Rouvrant les yeux, l'adolescente vit soudain quelque chose qu'elle n'avait pas remarqué quelques minutes plut tôt. Quelqu'un était allongé sur un des trois lits présents dans la chambre, et semblait dormir. Ai se leva et s'approcha sans un bruit. Elle devait être dans le même état qu'elle, avant qu'elle ne se réveille. Ai fut soulagée en voyant son torse se remplir d'air avant de l'expulser. Il ne manquerait plus que sa future colocataire ne soit plus de ce monde! Elle décida de la laisser tranquille, le temps que l'effet du produit qu'on lui avait administré se dissipe. Elle se releva, prête à partir lorsqu'elle perçut un de ses doigts trembloter. Elle retourna illico à son chevet et patienta durant quelques instants, le temps qu'elle se soit complètement éveillée. Quand elle ouvrit les yeux, la blonde lui adressa un doux sourire qui se voulait amical.

Bonjour à toi! Je m'appelle Ai et je pense que je suis ta colocataire dans cette chambre. Je me suis réveillée il y a à peine cinq minutes, donc inutile de me poser des questions sur ta présence ici, je n'en ai aucune idée. Et je ne me souviens d'absolument rien avant mon réveil. Mais, quitte à ne plus se souvenir, autant faire connaissance, tu veux bien...?

 
   

Ai sursauta brusquement lorsque la jeune fille écrasa soudainement la lampe de chevet. Elle regarda la blonde avec une méfiance non dissimulée. Ce n'était pas grave. Elle comprenait. Si ça avait été elle qui l'aurait réveillée, elle n'aurait certainement pas survécu. La demoiselle la détailla avec attention pendant qu'elle prit la parole.

— O-Ohayo... Je suis Mizaki... Je pense aussi que nous sommes colocataires. Toi aussi tu as été amenée à cette salle et qu'on t'a endormie ? Moi aussi, et c'est quoi ces trucs ? Comment peut-on exploser une table de chevet ? ... Je n'ai pas de magie en moi pourtant.

Ai réfléchit longuement. Il était vrai que ce n'était pour le moins pas commun de pouvoir mettre une lampe en miette. Et si ce qu'on leur avait injecté avant qu'elles se retrouvent ici contenait une substance qui aurait pu causer cette inexplicable force émanant de sa camarade? Elle n'y avait pas pensé. Mais elle ne se souvenait de rien avant son réveil, il lui était donc impossible de déterminer les composants de ce qu'elle avait dans le sang à présent. C'était sans doute le sort de tous les élèves, de se réveiller ainsi dans une chambre avec une autre personne lui étant totalement inconnue. Une question s'imposait alors : Pourquoi? Pourquoi leur administrer quelque chose qui pourrait rendre violents les personnes qu'ils tentent de contrôler? Cela n'avait absolument aucun sens. Peut-être même que les personnes à l'origine de cette anormalité étaient extérieures à l'école.

Ai soupira. Il ne servait à rien d'émettre des hypothèses maintenant. Elle n'obtiendrait pas de réponses pour le moment. Elle se tourna vers sa nouvelle colocataire.

"- Enchantée Misaki. On s'est réveillées dans la même chambre... Hum, oui il est probable que l'on soit colocataires. Je n'en ai absolument aucune idée. Je ne me rappelle même plus de qui m'a endormie et comment cette personne s'est débrouillée pour le faire. De toute manière, on n'aura aucune réponse dans cette chambre, alors quitte à être coincées ici, pourquoi ne pas faire connaissance? Surtout qu'on va être obligées de se côtoyer quotidiennement."
 
   

La question que souleva la jeune fille aux cheveux roses fit quelques temps réfléchir Ai. Maintenant qu'elle en parlait, elle se souvenait vaguement de ce questionnaire qu'elle avait rempli il y avait au moins un mois. Mais elle ne parvenait pas à croire que l'endroit dont parlait le bout de papier était celui où elle se trouvait à présent. Si elle avait décidé de sa propre initiative de se rendre dans cette école, la demoiselle ne voyait pas pour quelle raison on l'aurait droguée puis enfermée dans une chambre. Disons que ce n'était pas un moyen des plus communs pour souhaiter la bienvenue à ses futurs étudiants.

Je suis d'accord. Je suis encore un peu sonnée, ce qu'il m'ont injecté n'a pas encore évacué mon corps. On ferait mieux de ne pas trop se ménager pour le moment, en attendant d'avoir recouvré nos forces. Je pense qu'il serait possible qu'on tombe dans les pommes, ce qui ne serait pas une bonne idée dans le cas où on serait dehors, dans un environnement dont on ne sait rien, et avec un malade dehors qui nous a amené ici.

La blonde se rassit sur son lit, ses jambes commençant à fléchir. Elle ne désirait pas avoir à revenir dans son lit en rampant. Elle prit une longue inspiration.

Bon, je suppose que je commence. Mon nom est Ai Nyota, j'ai 16 ans. Je suis japonaise d'origine américaine, et... Je ne sais pas trop quoi dire en fait. J'ai une vie plus ou moins normale. J'aime chanter et danser, comme 90% des jeunes. Je suis une adolescente tout ce qu'il y a de plus normal, c'est en parti pour ça que je ne vois pas pourquoi on m'a amenée ici. Hum, voilà. Si tu as des questions n'hésite pas. Et toi? Ta vie?

Cette question paraissait très probablement indiscrète, mais Ai la posait assez fréquemment, donc sorti de sa bouche cela semblait tout à fait naturel.
   

Misaki se leva et marcha jusqu'à la fenêtre, sans doute pour observer les alentours. La jeune fille était elle aussi curieuse, et n'aurait pas tardé à aller vérifier à son tour. Elle semblait fixer avec intérêt le paysage et lui apprit l'existence d'autres bâtiment. C'était déjà un bon point, cela signifiait qu'il y avait toujours un moyen de s'échapper de l'endroit où elles se trouvaient. Sauf si les personnes en dehors étaient de mèche avec les personnes qui les avaient droguées. Hum... La blonde aimait peut-être un peu trop la théorie du complot. Quoique. On n'était sûr de rien. La paranoïa.

Il faudra qu'on aille vérifier ça plus tard... réfléchit à voix haute la demoiselle.

Puis, sa camarade revint près d'elle afin de se présenter à son tour. La jeune fille l'écouta avec attention.

— Je m'appelle Mizaki Naokata, j'ai 17 ans pour ma part. Japonaise d'origine, j'ai une petite soeur qui se nomme Anna et elle me manque tellement à l'heure qu'il est. Je suis une vampire au sang pur et je n'ai jamais réussi à contrôler ma soif, parfois le monstre qui m'habite me fait terriblement peur, j'ai tellement peur de me perdre dans cette obscurité de moi même... Je n'ai pas grand chose à raconter finalement... Mais dis-moi, si j'ai réussi à exploser une table de chevet, toi aussi? C'était de la magie ça, et toi ... ? Tu ressens quelque chose ?

Une petite soeur? Elle avait un peu pitié pour Misaki, sa famille devait beaucoup lui manquer à l'heure présente. La demoiselle ouvrit grand les yeux quand la fille aux cheveux roses lui annonça qu'elle était une vampire. L'espace d'un instant, elle eut peur de devenir son nouveau goûter. Si elles n'étaient pas enfermées et horrifiées, elle aurait pu lui dire avec un air taquin au visage. Mais le fait qu'elle lui dise qu'elle avait peur d'elle-même la rassura. Elle était honnête, et ça lui plaisait.

Ai s'avança vers elle, ou plutôt de la table qu'elle avait explosé quelques instants auparavant. Il n'y avait qu'un moyen de vérifier si elle aussi possédait elle aussi des... pouvoirs, si on peut appeler ça comme ça. Soulevant le bras droit, elle se prépara à frapper de toutes ses forces. Une seconde plus tard, son bras pissait le sang. Apparemment, elle n'avait pas la même capacité. La table était exactement dans le même état que lorsqu'elle s'en était approché.Avec une moue boudeuse, elle se rassit sur le lit et fit comme si rien de s'était passé.

Non, je ne pense pas... Par contre, j'ai également l'impression que quelque chose à changé en moi. Mais j'arrive pas trop à déterminer quoi. Je verrais bien plus tard. J'espère que ce n'est pas quelque chose de dangereux pour mon entourage.

Ai se tapa le front. Qu'elle avait été stupide! Misaki venait tout juste de lui dire qu'elle se nourrissait de sang, et elle n'avait pas trouver de meilleur moyen de voir si elle avait des pouvoirs que de se faire saigner abondement. Elle recouvra vite ses esprits, non pas parce qu'elle craignait sa camarade, mais parce qu'elle avait peur que celle-ci s'en veule par la suite d'avoir fait quelque chose d'inhumain. D'après ce qu'elle avait entendu, la jeune vampire n'aimait pas vraiment sa véritable nature et la craignait tout autant que les autres. Elle s'empressa de trouver quelque chose pour faire office de bandage à son bras, et déchira négligemment une partie de son haut pour le serrer ensuite contre son bras. On pouvait encore distinguer quelques tâches rouges au travers de ce dernier, mais c'était nettement mieux qu'avant.

Non non, ne t'excuse pas. C'est à moi de le faire. J'ai vraiment été bête. Ne t'en fais pas, tu m'as juste surprise en me révélant ta nature. C'est que je n'ai pas vu beaucoup de vampires au cours de ma vie, encore moins qui avouent qu'ils en sont! Je n'ai pas peur de toi. Regarde, tu es faîte comme moi! C'est juste que tu ne te nourris pas de la même manière. Et puis, ce n'est pas de ta faute, si tu es un vampire. Tu n'as rien choisit. Allez, ne nous arrêtons pas à ce petit accident.

La demoiselle était bien sûre d'elle pour quelqu'un qui était dans une telle situation. Mais elle était honnête, et c'était ça qui lui donnait son assurance. Mais il ne fallait pas se fier qu'à son expression, qui se voulait forte. L'adolescente était mortifiée au fond d'elle. Tout ce qu'elle désirait, c'était de partir le plus vite possible de cet endroit avec sa nouvelle amie. Malheureusement, elle doutait fort que ce soit réalisable dans l'immédiat. Il ne restait plus qu'à découvrir la raison de leur présence ici. Ai se souvint qu'elle adorait élucider des énigmes dans les nombreux romans policiers qu'elle dévorait la plupart du temps. Mais, maintenant qu'elle vivait toutes ces angoisses retranscrites à travers les pages, son esprit n'était plus bon qu'à paniquer. Peut-être qu'elle cherchait tout simplement à se convaincre en parlant ainsi à Misaki. Sur son visage, aucune trace de sa réflexion n'était visible, et elle se remit à parler tranquillement.

Hum... De toute évidence, nous ne sommes pas ici pour les mêmes raisons. Ou alors, la même raison mais de nature différente. Je n'ai aucune idée de ce que je pourrais posséder comme dons ou pouvoirs, appelle ça comme tu voudras. Il faudrait que je sache assez rapidement, si on veut sortir de là. Mais, puisqu'on est dans les phénomènes étranges, depuis le moment où je me suis réveillée je ne ressens pratiquement que de la peur, alors que d'ordinaire je suis calme et je suis plutôt du genre chercher posément une solution au problème dans de telles situations. C'est comme si mon corps avait sa propre volonté. Tu penses que ça pourrait être lié où je me fais des idées...?